Ce livre de Marylène Patou-Mathis est… génial.
Il traite du
questionnement sur l’origine de la violence et la guerre. C'est-à-dire l’origine,
les premières guerres et violence. L’auteure répond à la question : La
violence est elle inhérente à l’Homme ? Ou autrement dit, comme certains
scientifiques ont tenté de le faire croire à travers les âges : la
violence est elle un gène ? Donc
elle passe en revue de nombre étude et de nombreux corps de métiers :
archéologue, paléontologues, philosophe, biologistes, bio sociologue…
Une étude poussée allant à la recherche des preuves. Il se
trouve, si je devais faire un vulgaire résumé que les premières violences
apparaissent dans l’histoire lorsque l’Homme se sédentarise. Il n’est alors
plus un prédateur nomade (prédateur au sens premier c'est-à-dire qu’il chasse
et cueille pour survivre). Non, il s’installe, se développe, s’enrichi… il
stock les denrées. Voire il surstock les denrées. Cela crée de la jalousie, je
vous laisse imaginer la suite. De plus, après cette lecture on peut tout de
suite balayer le modèle rabâché pendant longtemps de l’homme préhistorique
violent, voire des guerres intertribales. Non, rien de tout cela. Ce n’est pas
le monde des bisounours, mais c’est
simplement qu’il n’a pas besoin de faire la guerre. L’Homme a besoin des autres
pour s’accoupler (éviter la consanguinité) et de plus ils sont trop peu nombreux
pour se mettre des coups de bâtons à cause d’une histoire de territoire.
Ajoutons à cela que la guerre, viens avec l’avènement du patriarcat. Pas une
histoire de taille de…lance. Enfin presque. Simplement que l’évolution de la
famille s’affine, si je puis dire. L’Homme apprend au fur et à mesure que la consanguinité
‘est un problème, et au lieu d’aller s’accoupler avec des membres de sa famille
plus ou moins proches, il va plus loin. Plus d’accouplement avec n’importe qui,
juste pour le plaisir avec une intervention de la Déesse-mère qui fait apparaitre
les enfants. Non, le mystère de la vie est percé à jour, les femmes perdent
alors de leur influence qui semble être à l’origine beaucoup plus matriarcale.
Point d’orgue à l’époque romaine, on passe officiellement au patriarcat. Le Pater dirige une famille composée d’enfants,
d’esclave et d’une femme. Entre deux, le mâle dirigeant prend vraiment le
pouvoir, les dieux se multiplie au dépend des déesses, etc.
Donc en résumé : accumulation de biens + patriarcat +
volonté de puissance = guerres.
Il est même prouvé que même tardivement, certains
autochtones à travers le monde, ont découvert la guerre « grâce » aux
occidentaux, voire aux colonisations. Donc non ce n’est pas un gène malade de l’Homme
qui cause la violence et la guerre. Et oui il y a du positif dans tout ça. Car
à force d’aller chercher du côté belliqueux de l’homme, son cerveau et ses us
et coutumes il en ressort que s’il y a bien quelque chose d’inhérent c’est l’altruisme.
En effet, « l’Homme est un animal social ». Il a besoin des autres
pour vivre et le mode de fonctionnement altruiste semble être naturel chez lui.
Pour conclure, les derniers mots du livre qui seront plus
parlants que ma tentative d’explication :
Face à la crise,
chacun aura pu noter depuis plusieurs années la progression dans toute l’Europe
d’un sentiment d’insécurité. Les citoyens redoutent de perdre leur emploi, leurs
biens, ou acquis sociaux, leurs valeurs, etc. Cette peur engendre un repli
identitaire, nourrit le rejet de l’Autre et favorise la violence à son endroit.
Face à ces menaces réelles ou fictives, la tentation est grande de trouver un
responsable, de désigner un « bouc émissaire ». Cette recette
ancestrale semble toujours fonctionner, aujourd’hui comme hier. Or rien ne
justifie la violence, dont l’objectif est la mort de l’Autre ou sa négation,
car comme le soutien le philosophe Jean-Marie Muller : on ne doit jamais s’accommoder
de la violence.
Combattre les comportements
violents suscités et légitimés après coup par des idéologies qui tiennent que la
violence est inhérente à l’Homme, telle doit être notre ardente obligation.
Préhistoire de la violence et de la guerre - Marylène Patou-Mathis - éd. Odile Jacob.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Ecrire un commentaire (Mis en ligne après modération)